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Pierre Faure, une jeune passion qui se partage

Pierre et Pétunia, vache villard-de-lans de six ans, étaient au Salon de l'agriculture en février 2025 avec les Graines d'éleveurs.

Fils d’agriculteur, Pierre Faure est le coprésident de l’association Graines d’éleveurs du Vercors, qui réunit des jeunes de six à dix-huit ans animés par l’amour de l’élevage.

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En 2017, pour ses dix ans, Pierre Faure a reçu un beau cadeau : une villard-de-lans, la vache emblématique du village éponyme, où il vit. C’est là, sur le plateau du Vercors, en Isère, que son père élève trente mères limousines. Pierre y a attrapé le virus de l’élevage.

La même année se créait l’association Graines d’éleveurs, sous l’impulsion du syndicat du bleu du Vercors-Sassenage. Elle fédère trente filles et garçons de six à dix-huit ans, amoureux de l’élevage et de leur territoire. Adhérent de la première heure, Pierre en est le coprésident depuis l’automne 2024. « Beaucoup de membres sont des enfants d’agriculteurs mais l’association est ouverte à tous, précise-t-il. Nous assurons toutes les fonctions du bureau, épaulés par nos parents. »

L’une des actions phares est la promotion de la race villard-de-lans (ou villarde). Rustique et mixte mais peu productive, elle renaît doucement après avoir frôlé l’extinction. « On veut sauvegarder cette race locale, témoigne Pierre, dont les aïeux élevaient des villardes pour leur lait. C’est une belle vache, qui a du caractère tout en étant un peu plus calme que la limousine. »

Voyages d’étude

Le Salon de l’agriculture à Paris, où l’association s’est rendue cette année pour la troisième fois, a permis de mettre la villarde à l’honneur. « Nous avons présenté nos vaches et retracé l’histoire de la race, relate Pierre. Chacun participait en menant les vaches ou en lisant un texte. Nous étions aussi là pour montrer qu’il y a chez nous encore beaucoup de jeunes motivés par l’élevage ! »

Les éleveurs en herbe ont financé eux-mêmes cette escapade parisienne — agrémentée d’une visite de la tour Eiffel et de la Cité des sciences et d’un dîner sur un bateau-mouche. « Chaque année nous participons à plusieurs comices, reprend le jeune président. Sur le stand qui présente nos actions, nous tenons un bar à lait et à crêpes. Cela nous permet d’avoir des fonds pour organiser un voyage dans une région et visiter des fermes et coopératives : nous avons ainsi découvert le Jura, le Beaufortain, le Pays basque… »

Actuellement en bac pro CGEA, le lycéen envisage de reprendre la ferme familiale. Pour varier les expériences, il réalise cette année un stage en exploitation laitière et prévoit, le bac en poche, de travailler deux ans en service de remplacement avant de partir « dans une grande ferme céréalière au Québec pour voir des choses très différentes ».

« J’ai toujours voulu être éleveur, confie-t-il. J’aime le contact avec les animaux, le travail en extérieur, et le fait d’être mon patron. Dès que je rentre d’internat le vendredi, je me change et je vais nourrir les vaches ! »

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